La densification des villes nécessite des changements urbanistiques, notamment au niveau de l’habitat. Cela se traduit entre autres par le remplacement des petites maisons individuelles situées dans le passé en périphérie de la ville par de l’habitat collectif.


   Les durées entre les différentes étapes de ces modifications territoriales sont variables. La première période, entre le départ du propriétaire de la maison individuelle ou du petit collectif ancien libéré et le début de la démolition, permet, malgré des condamnations matérielles des ouvertures, l’établissement de « squats », plus ou moins durablement habités.


L’évacuation de ces anciens lieux avant la démolition en permet souvent l’accès et l’exploration, voire une autre utilisation.


   C’est dans un de ces squats abandonnés, avant l’intervention de la pelle mécanique, que nous avons installé des toiles d’Annhydride qui peint, quant à elle, une figuration des abandonnées de notre société, miséreux, « personnes » qui ont un nom mais pas de toi, cabossés de la société et de la solitude. 


   Par ce double travail de mise en situation de sa production et de mes photographies, elles-mêmes imprimées avec un traceur d’architecte sur du papier peint collé sur des cartons de récupération, nous voulons participer à la dénonciation du morcellement social de notre société.


   Il nous semble intolérable, entre un confort passé qui fut moderne puis devenu modeste, permettant ainsi le jeu spéculatif, et un environnement contemporain futur et confortable, que des êtres humains doivent subsister dans un tel dénuement et une telle insalubrité. 


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